Il me dit de ne pas m'en faire. Surtout il souhaite parler pour m'aider et aussi pour l'aider. On s'aiderait mutuellement. Il insiste sur le fait qu'il ait besoin de cette discussion. Si cela devait aggraver sa fatigue, il s'en fiche mais moi, je ne m'en fiche pas. Je pense à sa santé. Je ne veux pas qu'il ait de problèmes à cause de moi. C'est dur pour moi. Il attendait ma réponse. Je ne savais pas quoi répondre. Est-ce que je devais lui dire qui était en réalité Nathan Petrelli ? Je ne sais pas. Je lui ai dit à plusieurs reprises que je m'étais éloigné du héros que j'étais avant. Mais il ne sait pas mon activité. Il ne sait pas mes intentions les plus noires. Le fait d'avoir appris la vérité m'a transformé en véritable monstre. Il me supplie d'accepter. Il n'avait pas envie de se réfugier dans ce silence qu'il ne souhaitait pas. C'est vraiment très gentil qu'il me dise qu'il préfère de loin être avec moi. Il me dit que nous pouvons parler de n'importe quoi, ce qui nous passe par la tête. Tout est possible.

Nathan : Merci de me dire toutes ses choses Tyler. On va parler. Ce que je souhaite c'est qu'il ne t'arrive rien. Mes cauchemars sont liés à tout ce qui se passe dans ma vie depuis que j'ai appris la vérité concernant ma vie entière. Tu sais que je me suis dévié du chemin. Tu sais que je ne suis plus vraiment un héros. J'ai fait des choses qu'un héros normalement ne ferait pas tout ceci parce que je voulais me venger. La colère que je ressens envers mes parents ne s'est pas atténué bien au contraire. Je le fais payer à d'autres personnes. Cette culpabilité se manifeste dans mes cauchemars.

Tout cogitait dans ma tête. C'est comme ça tous les jours. J'essayais de me reprendre en main, de garder le contrôle. On s'est beaucoup rapprochés. ll est devenu un ami et il sait quand je ne vais pas bien. Il souhaitait que je parle, que j'évoque ce qui m'arrive. Je n'ai dit que l'essentiel sans rentrer dans les détails. Si je disais que c'était moi le responsable de toute cette chasse aux spéciaux, je pouvais être sûr qu'il me détesterait et même qu'il ne voudrait plus jamais me revoir. Il m'a dit qu'il m'aiderait à retrouver la voie de la lumière. M'aiderait-il autant s'il savait ma réelle activité ?

Peu importe ce qu'avait pu faire Nathan dans sa vie, je l'aimais comme il était, ce qu'il me montrait lorsque j'étais avec lui. Nous n'étions pas blancs comme neige tous les deux et c'était simplement la définition de nos êtres. Nous vivions dans un monde qui ne ressemblait en rien à une utopie parfaite mais plutôt à une nuance de bonheur recouverte de particules de violence, ces coups de poignard que je ne souhaitais. Le monde était fait ainsi. Il fallait l'accepter ou bien se renfermer dans le silence, la part des ténèbres qui pouvait manger mon âme toute entière. J'avais pu connaître un sursaut en rencontrant Nathan. Il avait été la pincée amicale qui me manquait depuis si longtemps. Je n'avais jamais pu rencontrer quelqu'un d'aussi gentil avec moi à part mon ami médecin. J'avais eu beaucoup de chance car, si mon destin n'avait pas été modifié, je n'aurais pas pu dire, que l'espoir était peut-être au rendez-vous pour m'aider. Je pouvais enfin dire que la chance me souriait, ce qui était, bien sûr, un exploit non négligeable. J'étais heureux dans une simplicité enfantine mais pourtant réellement existante. Je me fichais de ma santé, en me concentrant sur la joie qui découlait de cette discussion.

- Personne ne mérite la mort pour un acte commis, qu'il soit horrible ou bénéfique. Ne redis surtout pas une chose pareille devant moi. Nous sommes tous nés humain ou bien particulier en étant dôté d'une capacité extraordinaire. La seconde solution ne nous exclut en rien de l'humanité. Chaque acte ne doit pas être symbole d'une éventuelle exclusion ou bien de la qualification de monstre pour celui ou celle qui l'a commis. Je n'oserais jamais rejeter quelqu'un que je connais, même s'il a fait de grosses bêtises. Comme je te l'ai dit, j'en ai fait aussi des bêtises ainsi que des erreurs. Tout le monde fait des erreurs.

Mon discours avait été long. Je devais prendre une petite pause de quelques secondes pour boire un coup. J'espérais, évidemment, que Nathan ne sera pas inquiet pour ma santé. Je voulais continuer à discuter avec lui. Il me faisait du bien et me permettait de ne plus entendre l'appel du silence. J'étais sain et sauf grâce à lui.

- Toutes ces choses que m'as dites me touchent beaucoup. Je te remercie d'être là pour moi. Je t'assure que je ne sais vraiment pas ce que je serai devenu si tu n'étais pas entré dans ma vie. La personne exceptionnelle, que tu dis avoir en face de toi, ne serait certainement plus de ce monde aujourd'hui. Si tu ne m'avais pas montré qu'il existait autre chose que la solitude empoisonnante que je vivais depuis pratiquement toujours, le côté exceptionnel, que tu dis voir en ma simple personne, ne serait jamais apparu.

Je voulais continuer à discuter. Il fallait que je continue à discuter avec lui, si je ne voulais pas sombrer dans l'oubli. Si je m'arrêtais maintenant, j'ignorais qui allait me récupérer en chemin, si c'était le silence ou bien simplement Morphée. Je ne pouvais qu'attendre, en espérant que l'éternité de notre discussion sera assez vaste pour m'aider à surmonter cette épreuve. Ce problème de santé était intense, mais je ne voulais que l'ignorer afin d'aller de l'avant et rester avec Nathan. Je voulais être en accord avec le discours que j'avais adopté, qui disait que je n'oserais jamais laisser tomber cette personne magnifique qui n'était autre que Nathan.

Mon discours, bien que largement étalé dans le temps, contenait exactement mon avis sur les multiples pêchés de l'humanité, bien que caché dans une remarque à hauteur philosophique. C'était bien la seule règle que je suivais à la lettre. C'était le fondement de ma personnalité. Nathan dit que sa famille le voyait désormais d'une manière différente. Qu'il ne veuille pas voir sa mère, je pouvais quand même le comprendre. Mais, il pouvait quand même tenter de se rapprocher davantage de son frère Peter et de sa fille Claire. Ce rapprochement, si bien sûr il le faisait, pourrait lui être largement bénéfique et l'aider à ne plus se sentir seul. Il se disait plus compliqué que l'humanité que je définissais. Mais combien de fois devrais-je lui dire que peu importe les bêtises, qu'il avait fait ou qu'il ferait dans l'avenir, je ne pourrais pas le laisser tomber comme une vieille chaussette, ça jamais. Ce comportement serait indigne de mon caractère primaire si je le faisais.

- Ne te considère pas comme la personne la plus compliquée de l'humanité Nathan, car je sais que cette notion contradictoire n'existe pas. Je te l'ai dit, peu importe les bêtises que tu as faites, ou que tu feras plus tard, je ne pourrais jamais te quitter. Te connaître me fait oublier la solitude qui empoisonnait ma vie. Tu me fais revivre. Si tu n'étais pas là, je pense que le côté exceptionnel, que tu dis voir en ma personne, n'aurait jamais existé ou bien aurait beaucoup moins de valeur, que celle que tu lui accorde. Tu as vu ce dont j'étais capable quand je retournais dans ma solitude. J'aurais été capable de sombrer dans la folie et de tenter de me tuer. Tu as été là pour m'arrêter. Si je ne te connaissais pas, je serais probablement passé à l'acte depuis un long moment, et j'aurai réussi. Tu m'as fait comprendre, qu'il y avait une raison pour vivre, et cette raison c'était les autres, les personnes que l'on connaissait et qui comptait dans nos vies. J'ai une personne à compter dans cette liste et cette personne c'est toi.

Il s'était effectivement inquiété pour ma santé, m'ayant vu boire pendant le long discours, que j'avais adopté tout à l'heure. En effet, j'avais bu parce que j'avais beaucoup trop étalé mon discours dans le temps. J'étais défini également comme ça, comme un véritable moulin à paroles que l'on ne pouvait pas arrêter. Dès que je commençais, le fait de m'arrêter restait dans le domaine de l'exploit. Je devrais peut-être ralentir la cadence, afin de me préserver un peu, mais, je sais que je ne pourrais pas. Je suis un véritable rebelle dans l'âme, qui ne souhaite pas être soumis aux multiples règles, recommandations ou lois qui contrôlent l'intégralité de notre existence. Je ne pourrais pas suivre cette règle, cela m'étonnerait énormément si j'y arrivais. Il disait également que c'était à lui de me remercier car je le rendais meilleur. Tout ce qu'il me disait, me touchait énormément. J'avais vraiment bien fait de le rencontrer.

- J'ai tout de même une bonne raison de te remercier pour tout ce que tu fais pour moi. Tu as été la lumière dans les ténèbres de la folie. Tu me fais revivre en étant simplement avec moi. Je suis sain et sauf grâce à toi.

*parle lui de la bouteille Tyler !!*

- Au sujet de tout à l'heure, j'ai bu un peu car j'avais beaucoup trop parlé. Je ne peux pas m'en empêcher dans n'importe quelle discussion. Dès que je commence, impossible de m'arrêter. Je suis un véritable moulin à paroles, dès mon premier mouvement de lèvres. Je suis vraiment un cas désespéré parfois.

Comme mes prédictions le disaient, je n'avais pas su suivre le conseil, que j'avais chuchoté à ma propre conscience. Je rattrapais ma bouteille et buvais encore un peu. J'espérais bien sûr que Nathan ne songera pas à interrompre notre discussion, en me voyant boire sans cesse. Cette discussion me faisait tellement de bien. L'éternité contradictoire, qui me servait à la définir, devait rester ainsi. Je voulais rester éveillé pour oublier l'appel du silence. La lumière me protégeait toujours mais elle faiblirait dès que tout serait arrêté. Morphée me perdra soit définitivement, soit provisoirement, si je ne parlais plus. Je ne voulais pas faire souffrir Nathan encore une fois, alors que je l'aimais par dessus tout.